Les partenaires sociaux ont débuté des négociations express sur les règles de l'assurance chômage et l'emploi des seniors. Présentation des enjeux avec Jean-François Foucard, chef de file de la CFE-CGC.
Conformément à la lettre de cadrage du gouvernement Barnier du 9 octobre dernier les invitant « à réformer les règles d’assurance chômage et encourager l’emploi des seniors », les cinq organisations syndicales représentatives (CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, CFTC) et les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) se sont réunies le 22 octobre au siège de l’Unédic. Les premiers échanges ont permis de fixer un calendrier prévoyant au total 8 séances de négociations, avec l’objectif d’aboutir d’ici au 15 novembre.
Côté CFE-CGC, les négociations sont pilotées par Jean-François Foucard, secrétaire national aux parcours professionnels, accompagné pour la partie seniors par Christelle Thieffinne, secrétaire nationale à la protection sociale.
S’agissant de l’assurance chômage et alors que la réforme proposée par Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a été suspendue, il est demandé aux partenaires sociaux de reprendre l’accord conclu le 10 novembre 2023, non signé à l’époque par la CFE-CGC, de proposer des mesures devant permettre de générer annuellement 400 millions d’euros d’économies supplémentaires sur le régime, et de lier la réforme avec des dispositions pour répondre au sous-emploi des seniors.
DIALOGUE SOCIAL DE BRANCHE ET D’ENTREPRISE, ENTRETIENS DE MI-CARRIÈRE, CDI SENIOR, RETRAITE PROGRESSIVE
Concernant l’emploi des seniors, le périmètre précis de la négociation comprend quatre thématiques :
L’organisation du dialogue social dans les branches professionnelles et les entreprises sur la question de l’amélioration de l’emploi de seniors.
Les entretiens de mi-carrière.
Le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi seniors avec la proposition de CDI senior.
L’aménagement des fins de carrière, en particulier les temps partiels et le dispositif de retraite progressive.
« Sur les règles d’assurance chômage, Michel Barnier cherche à s’appuyer sur les partenaires sociaux comme de Gaulle l’avait fait en 1958 quand il n’avait pas de majorité absolue, analyse Jean-François Foucard. Charge aussi aux organisations syndicales et patronales de parvenir à un accord sur l’emploi des seniors, alors que la dernière négociation "Pacte de vie au travail" avait échoué au printemps 2024. Vu le contexte et face aux fortes injonctions de l’exécutif, un accord peut aboutir, probablement plus politique que qualitatif car avec les principes affichés et le calendrier si contraint, l’accord ne risque pas d’être révolutionnaire, ni de faire changer le taux d’activité des seniors. Je crains que tout ceci ne soit globalement pas la hauteur des enjeux et des attentes des salariés en termes de droits et de flexibilité. »
LES REVENDICATIONS DE LA CFE-CGC
La CFE-CGC, qui a d’ores et déjà indiqué qu’elle ne signera pas l’éventuel accord sur l’assurance chômage en raison du maintien, contraint par l’exécutif, de la dégressivité des allocations, fera valoir ses revendications pour favoriser l’aménagement des fins de carrière, détaille Jean-François Foucard. « Nous proposons en particulier de rendre opposable la retraite progressive deux ans avant de partir à la retraite, et un départ à la retraite possible dès 62 ans, sans les obliger à attendre 64 ans, pour les personnes dont la somme des trimestres validés et de ceux attribués pour avoir élevé des enfants leur permet d’avoir un taux plein. On considère que ce serait "juste et équitable" pour reprendre les propos du Premier ministre Michel Barnier. »Au niveau du calendrier, les partenaires sociaux se retrouvent mardi 29 octobre pour la suite des négociations qui doivent s’achever le jeudi 14 novembre ou le vendredi 15.
Mathieu Bahuet
Comments